Takashi Murakami

Au Japon, des mangas aux magazines ados, la mode Kawaï provoque des hordes de girls band acidulées, de peluches et de gadgets kitsch. Kawaï, ça veut dire « mignon« , et ça désigne tout ce qui est petit, enfantin, et qui se prête aux caresses. les Pokémon en sont l’exemple le plus célèbre.

 

Comme le pop-art dans les années 60, l’art contemporain nippon se nourrit de cette culture populaire: c’est le manga-art. le gourou de cette avant-garde artistique, c’est Takashi Murakami.

 

Takashi Murakami est donc un artiste japonais né en 1962 à Tokyo. En 1986, il est diplômé de l’Université des Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo. Section peinture traditionnelle japonaise(nihon-ga). En 1992, il crée son alter ego aux grandes oreilles marquées des lettres D et B, Mr DOB. En 1996, il crée la Hiropon Factory, qui deviendra la Kaikai Kiki Corporation, pour proposer des « produits d’art« .

 

La plupart des oeuvres de Takashi Murakami sont jolies et troublantes à la fois. En dépit des couleurs éclatantes, le cauchemardesque l’emporte souvent sur le mignon. Les fleurs affichent un sourire sardonique (Flower Ball « 2002« ), les champigons, sans doute vénéneux, ont de bizarres yeux verts, et Mr DOB montre les dents…  Deux de ses oeuvres les plus connues sont des sculptures renvoyant au monde des Otakus, ces jeunes Japonais qui s’isolent et vivent dans un monde virtuel. (Hiropon « 1997 » et My Lonesome Cowboy « 1998« ).

 

A travers ses oeuvres et le système de production qu’il a instauré, Takashi Murakami propose une redéfinition de l’art contemporain dans son rapport au marché et à la consommation. A première vue ludique, son oeuvre porte également un regard critique sur la société et la créativité du Japon contemporain. Elle reflète et interroge à la fois les nouveaux standards visuels et la situation de la culture japonaise, entre tradition et référence occidentale, technologie et consommation. elle incarne la nouvelle création artistique au Japon dans son exubérance et sa fantaisie

 

Porté par l’engouement occidental pour la culture nippone, ce Japonais de 56 ans est devenu célèbre en Europe grâce à l’exposition que lui a consacrée en 2002 la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Murakami est à la jonction de deux influences : il a reçu une formation classique en nihon-ga (peinture traditionnelle), avec les papiers et les pigments traditionnels, et il a été nourri de la culture de l’animation et du manga.

 

Observateur minutieux de la société nippone, l’artiste mène une carrière internationale. Il travaille avec une quarantaine d’assistants, ceux-ci l’aident à élaborer ses peintures, à diffuser leurs produits dérivés. Son atelier de Tokyo est une ruche en pleine effervescence. Tout est bon à prendre : ligne de sacs et de foulards pour Louis Vuitton, vente par correspondance de figurines, t-shirts et autres badges (www.wakaba.net).

 

Takashi Murakami est aussi commissaire d’exposition, il organise deux fois par an le festival Geisai à Tokyo pour faire connaître de très jeunes artistes. Certains de ses anciens assistants sont aujourd’hui reconnus, tels Chiho Aoshima et Aya Takano. Murakami, lui, continue de surprendre. Sa toute dernière passion en date? Les cactus. Mignons… et acérés, bien sûr.

Source : biographie-peintre-analyse.com