Gaetano Pesce

L’art est une aventure. Une aventure avec ses chausse-trappes, ses terres inconnues, ses triomphes, ses défaites.

Créer, c’est oser. Certains artistes se protègent, d’autres s’exposent. Gaetano Pesce appartient à la con- frérie des artistes de l’audace. Le designer italien ne s’est jamais conformé aux diktats de l’art global, formel, faussement insolent et diablement conforme au goût cyber-mondial.

Il a osé mettre la gaieté dans ses œuvres, de la couleur dans la gaieté. En outre il a donné forme à un matériau qui n’a jamais suscité l’unanimité : le plastique. Il a conféré une noblesse à ce corps. Lui confé- rant la tendresse du bois, le lustre du verre et parfois, la dureté du marbre.

Pesce a senti que rien n’était plus solide que la souplesse.

Mais surtout – ce n’est pas son moindre mérite – il a accepté d’avouer que l’artiste n’était pas un dé- miurge parfait.
En d’autres termes, ses œuvres recèlent leurs imperfections et transmettent parfois un sentiment d’inachevé, mieux : de décomposition !

Devant les œuvres de Gaetano Pesce, notre œil distingue ici une brisure, ici une coulure, là un éclat : l’œuvre dénude sa vérité. L’artiste ne fait pas croire à la perfection des choses. L’art n’est pas une œuvre technique. Si cette vérité vous déçoit, allez plutôt visiter une quincaillerie.

Pesce sait que le monde vieillit, que l’homme est une créature défaite et que le réel n’est pas immarcescible. Le plastique, comme la vie, comme le temps, ne saurait prétendre reconstituer une chose fixe.

« Tout passe, tout coule, tout s’écoule » écrivait Héraclite. Gaetano Pesce traduit cet apho- risme dans la plupart de ses œuvres.

Il a saisi la vérité de la fluctuation des choses, il l’a captée, il l’a chauffée, il l’a fixée. Il la ré- vèle.

Par son usage de l’art, il témoigne de l’usure du monde : il nous dit en riant que rien n’est éternel.

Et si cela dégouline un peu c’est parce qu’il y a de la vie dans l’œuvre d’art !
Et si cela lui échappe, c’est une bonne nouvelle : l’art ne saurait se passer de l’aléatoire.

La vitalité de Fiona Salanic mariée à l’audace de Pesce nous offre à la galerie Vintage ce qui manque de plus en plus à nos existences cyber-globalisée : du relief.

Sylvain Tesson

"Dessins et Reliefs"

Du 9 au 30 Juin 2022

Article : Le Monde

Self Portait :

Dimension: 50 x 50 cm

Matériel: Résine

Date de création : 2022

Grands Modèles :

Dimensions : 24,6 x 17,2 x 5,5 cm

Matériel : Résine

Date de création : 2022

Petits Modèles :

Dimensions : 12,4 x 9,2 x 2,4 cm

Matériel : Résine

Date de création : 2022

Table Basse Fiona :

79,6 x 56 cm

 Résine

 2022

Dessins :

Envy Cabinet :

42 x 29,5 cm

1986

Airport Lamp Drawing :

55 x 36 cm

1986

II Guanto Drawing :

65 x 35 cm

1972

Gola :

42 x 29,5 cm

1990

Moloch Lamp :

36 x 46 cm

1970

Sebastian Chiat Day :

27 x 27 cm

1995

Vase Pompitu II :

35 x 25 cm

1990

Vase Pompitu II

35 x 25 cm

1990

Vase Amazonia

35,5 x 23 cm

Edition : Fishdesigno

1990

Chaise

91 x 41

Edition : Zerodesigno

Collaboration Etro

Résine

2005

" Swatch / ZeroDesigno "

2005